Disfouyaedje do cabu
http://wa.wikipedia.org/wiki/Disfouyaedje_do_cabu_%28sovnances%29
Il s'agit à proprement parler ici non pas tellement de nouvelles, niais de flashes, de sclats, de coups de projecteur d'une page ou deux baignant d'une vive lumière tel personnage, tel coin de son enfance, tel souvenir lié à la procession de Sainte Rolande - impossible bien sûr de parler de Gerpinnes sans évoquer Sainte Rolande, dont le pèlerinage avait un tel retentissement clans toute la région (nia mère, qui habitait Farciennes, se souvenait que toute cette nuit-là, on entendait dans les rues défiler les pèlerins qui se rendaient à Gerpinnes en disant leur chapelet).
Parfois, un clin d'oeil à Brassens, O pid d'èmn-âbe, dont il partage l'étonnant mélange de bonhomie et d'esprit caustique (fele mais jamais méchant). La même retenue, aussi, la même poésie discrète, la même tendresse un peu diffuse pour les êtres et les choses.
Mais ici, à l'évocation de son village, l'émotion se fait jour à plein, et c'est comme une grande marée qui s'étend à mesure que le texte s'avance. Je nie souviens d'avoir éprouvé la même impression - celle d'être pris, et comme soulevé par une force puissante - à l'écoute de l'une ou l'autre pièce de Michel Robert. Et ce sont je crois les mots qui conviennent le mieux pour décrire ce qu'il nous apporte : la force - l'émotion ; sa marque de fabrique.
Comme d'habitude, dans cette collection, une présentation très soignée et très attrayante.
Joseph Bodson, divins « Reflets », n° 27, 1-2011